newsletter 109 | décembre 2022

IA  et contenu : est-ce un cadeau ?

 

En début de mois, OpenAi a ouvert l’accès à son application de robot GPT-3.
Sa promesse est de créer des contenus à partir d’interrogations factuelles et de consignes éditoriales.
D’ores et déjà, des entreprises se sont positionnées pour offrir une couche supplémentaire facilitant son administration par des interfaces d’interrogation.

Comment fonctionne le robot GPT-3

 

En amont, une immense banque de données constituée par collecte de tous les contenus accessibles (médias, bibliothèques, réseaux sociaux, etc.) constamment alimentée. Chaque élément est contextualisé et caractérisé.
En aval, un générateur de texte qui va puiser dans cette « connaissance ».
Et entre les deux un « moteur de recherche » fonctionnant en « full texte » et par critères permettant d’affiner le rendu (ton, volumétrie, destination…).

Un exemple de requête :

  • Écris un article de revue économique de 1500 signes
  • Titre : La crise, une opportunité pour votre épargne ?
  • Cible : destiné à un public d’épargnants
  • Objectif : amener le lecteur à nous contacter pour un mettre en place un plan personnalisé
  • Mots-clefs : livrets / contrats d’assurance vie / stratégie patrimoniale / produits d’épargne »
Que retenir des tests effectués

 

Nous avons testé le robot, en faisant varier le brief.

  1. Le robot récolte bien toutes les informations requises à la réponse.
  2. Il est capable de les mettre en forme de façon claire et ordonnée.
  3. Il est capable de varier l’écriture selon des critères purement éditoriaux.
mais
  1. Le robot ne créé rien. Il se contente de restituer des éléments glanés. Si c’est une formidable puissance de collecte d’information ce n’est en aucune façon, en l’état de la technologie, une capacité à émettre un avis. il restituera des théories économiques et les explicitera remarquablement mais n’est créera pas de nouvelles ni ne fera de synthèse entre elles. En ce sens, le terme d’intelligence est galvaudé.
  2. L’information de base est issue de l’existant. Le robot a donc tendance à reproduire des assertions, des positions ou des schémas de pensés antérieurs. Il est incapable de produire de la matière de base comme peut l’être une interview ou un reportage.
  3. Le texte proposé est dépourvu de toute empathie. Il est plat et neutre (un peu comme un devoir scolaire) et ne reflétera pas l’émetteur qui l’endossera (ton, vocabulaire, mode d’expression, culture d’entreprise, et.).
  4. Les contraintes que fait peser le SEO sur l’écriture sont encore très visibles (répétitions, phrase uniquement pour faire place à un mot clé) et nuisent à l’adhésion du lecteur.
  5. Si le robot est peut fournit plusieurs variantes de titraille, rares sont les formulations qui ont efficaces.
  6. Le résultat est du texte brut, éditorialisé à minima : bullet points, paragraphes, et c’est tout.
Quel apport pour la production de contenus
En conclusion, le rendu est dépourvu de toute humanité (normal c’est un robot !).
En l’état, le robot produit un contenu sans aspérité, non différenciant et sans valeur ajoutée.
Ce contenu doit passer entre les mains de rédacteurs afin d’être enrichi, structuré et éditorialisé et des experts du SEO pour optimisation.
Ce peut être en revanche une aide précieuse et un gain de temps pour les rédacteurs dans la recherche d’informations sur des sujets « froids » et « techniques » et la rédaction d’articles basiques et conformistes.